Le MCS expliqué

LE SYNDROME MCS EXPLIQUÉ

L’intolérance aux produits chimiques est décrite aux Etats-Unis sous le terme de « Toxicant-Induced Loss of Tolerance » (TILT) ou « perte de tolérance induite par les produits chimiques ». Cependant l’usage prévaut de dénommer ce type d’intolérance « multiple chemical sensitivity » (MCS) ou « sensibilité multiple aux produits chimiques ».

http://www.ehs-mcs.org/fr/_40.htm

Le MCS, ça n’est pas…

...une maladie psychologique : le MCS n’est PAS un désordre mental, ni une maladie mentale, contrairement à ce que pensent de nombreux chercheurs et personnels soignants mal informés. Des études ont montré que le syndrome MCS est une maladie physiologique. Il est normal que l’anxiété et la dépression (symptômes MCS) apparaissent chez une personne face à une maladie incurable et suite à la perte de son ancien mode de vie, de ses liens affectifs et de sa carrière.

...une allergie : le MCS n’est PAS une allergie. Les réactions allergiques sont médiées par les immunoglobulines, pas lesyndrome MCS. Les traitements pour les allergies ne permettent pas de soigner les patients MCS.

... une réaction à des odeurs particulières. C’est une réaction aux produits chimiques. Souvent, les patients réagissent à des produits chimiques qui n’ont pas d’odeur ! De même, les personnes sans odorat sont aussi exposées que les autres.

Les critères de la maladie

Les symptômes sont reproductibles avec expositions répétées aux produits chimiques.

La condition est chronique.

De faibles niveaux d'exposition (plus bas que précédemment ou communément tolérés) résultent en la manifestation des symptômes.

Les symptômes s’atténuent ou disparaissent lorsque les irritants sont supprimés (plus ou moins rapidement selon la durée et la fréquence d'exposition).

On constate des réactions à de multiples substances non reliées chimiquement.

 Les cas de MCS peuvent être initiés par exposition à :

Un composé appartenant à la très grande famille des solvants organiques (formaldéhyde, benzène... ou dérivés)

L'une des trois classes de pesticides : organophosphorés et carbamate, organochlorines, pyréthrinoïdes

Du mercure, des métaux lourds, plomb, nickel... et dérivés

Du sulfate d'hydrogène

Du monoxyde de carbone

Les différents stades du syndrome MCS

L’hypersensibilité chimique touche différents organes - d’un individu à un autre - avec une intensité variable. On distingue désormais 3 stades qui peuvent éventuellement nous mettre en alerte lors d’une exposition à un produit chimique.

stade 0: exposition tolérée sans manifestation

stade 1:  exposition provoquant l’apparition de troubles bien précis (nausées, céphalées, rougeurs etc..)

stade 2: exposition continue créant des troubles chroniques dus à l’inflammation d’un ou de plusieurs organes

stade 3: installation de troubles dans la durée (dus à l’apparition de fibroses, lésions des tissus  etc…). Plusieurs organes peuvent être contaminés ce qui peut être le signe d’une hypersensibilité chimique déclarée.

Que se passe-t-il dans le corps ?

Tout commence par une phase de sensibilisation lors d’une exposition à un ou plusieurs produits chimiques. Il peut s’agir d’une seule et très forte exposition (dite aiguë) à une seule substance ou d’expositions répétées à de faibles concentrations de plusieurs substances chimiques (exposition chronique).

C'est une hypersensibilité aux molécules de synthèse, par ingestion, contact ou inhalation.

Les mécanismes impliqués sont notamment le stress oxydatif et une réaction inflammatoire, avec altération de certains circuits neurologiques liés à la perception et à la réponse aux stimuli extérieurs.

Les produits chimiques initient un mécanisme biochimique dans le cerveau qui marque l’entrée dans un cercle vicieux : le cycle NO/ONOO (prononcer « No ! Oh no! »). C’est l’initiation de ce cycle qui cause la maladie. Les symptômes vont ensuite souvent en s’aggravant et l’organisme réagit à des concentrations de plus en plus faibles de substances chimiques de plus en plus nombreuses, dont certaines n’ont rien à voir avec celles responsables de la sensibilisation initiale. Le syndrome MCS est une maladie accumulative : plus on est exposé, plus le syndrome s’aggrave.

NB : le rôle de ces produits chimiques toxiques dans l’initiation du syndrome MCS a été confirmé par une mise en évidence génétique. En effet, il a été démontré que 6 gènes influençant le métabolisme de ces produits chimiques influencent également la sensibilité au syndrome MCS.

Les symptômes impliquent plusieurs systèmes d'organes et touchent toutes les sphères : ORL, digestive, dermatologique, articulaire, neurologique et cognitive...

La maladie est irréversible, même si les bons réflexes permettent d'atténuer les symptômes.

Un diagnostic complexe

Diagnostiquer un syndrome de sensibilité chimique en France reste compliqué et peut prendre plusieurs années. La plupart des individus atteints sont dans l’errance médicale la plus absolue, et ne bénéficient d’aucun soutien ni d’aucune assistance adéquate. Le syndrome MCS n’étant pas pleinement reconnu, les spécialistes de la santé ont tendance à orienter rapidement leur patients chez des psychothérapeutes.

Ainsi le malade ne bénéficie pas de conseils utiles pour limiter la progression de la pathologie, qui peut évoluer vers le stade 3. Certains médecins, par méconnaissance de la maladie, vont parfois jusqu’à mettre leurs patients en danger en leur déconseillant d'appliquer les mesures qui éviteraient la progression vers le stade 3. Or dans ses formes les plus sévères, le MCS peut mettre en danger la vie des patients.

Il existe pourtant un questionnaire, le QUEESI, qui est un outil probant et simple d'utilisation pour diagnostiquer le syndrome MCS.

Par ailleurs, les Centres Régionaux de Pathologies Professionnelles et Environnementales (CRPPE) peuvent être une ressource utile.

Classement international des maladies à l’OMS

Aujourd'hui, l'hypersensibilité est classé à l'OMS dans le classement international des maladies CIM10 au chapitre 19T 78-4 (hypersensibilité, idiosyncrasie)

https://icd.who.int/browse10/2008/fr#/T78.4

Les conséquences sur le quotidien et la qualité de vie

La sensibilité aux produits chimiques des patients atteints de MCS est de l’ordre de 1000 fois plus importante que chez les personnes non atteintes. Ceci provoque une altération considérable de la qualité de vie des patients les plus atteints :

- perte du travail à cause des symptômes très lourds

-perte des interactions sociales en raison de l’incapacité à approcher des personnes portant des traces de shampoing, gel douche, produits cosmétiques ou lessive. Pour les cas les plus extrêmes, l’isolement devient quasi-total : impossibilité de se rendre dans les lieux publics (magasins et grandes surfaces, administrations, banques, cinémas et théâtres, etc.) en raison des trop fortes agressions chimiques.

Confrontés à un enfer quotidien, certains patients mettent fin à leurs jours. Et si la maladie est un traumatisme pour celui qui la subit, elle l'est aussi très souvent pour l’entourage.

Le syndrome MCS suppose des aménagements et contraintes considérables dans le mode de vie des patients : au domicile, au travail et partout ailleurs. Par exemple, à la maison, il convient d’éliminer les produits d’entretien nocifs, les meubles contenant des COV, les peintures les plus toxiques. Les vêtements, les produits d’hygiène ou le maquillage sont également concernés. Et lorsque les patients MCS doivent se rendre dans des bâtiments publics, il est préférable qu’ils se couvrent la peau pour empêcher l’absorption et qu’ils portent des masques pour éviter l’inhalation. En effet, ce sont des lieux où l’on trouve rafraîchisseurs d’air, produits de nettoyage et autres substances toxiques pour les patients MCS.

Quels traitements contre le MCS ?

A ce jour, il n’existe pas de médicaments pour guérir le syndrome MCS. Le traitement consiste en une suppression stricte des sources chimiques.

Émilie D.

Fiche ASEF

L’hypersensibilité chimique multiple

TEST MCS

Diagnostique du MCS par le Queesi

Diagnostique du MCS par le Qeesitaty

Symptomes et l’environnement qui rend malade

Les symptomes

QUAND L’ENVIRONNEMENT REND MALADE