Alors que certain(e)s semblent apprécier l’odeur particulière qui règne dans l’habitacle d’une voiture neuve, je l’ai pour ma part toujours trouvé un peu écoeurante, pour un résultat entre la migraine et la nausée. Et mon odorat semble ne pas m’avoir trompée, du moins si l’on en croit un rapport publié par The Ecology Center, un groupe de recherche indépendant du Michigan.

Les chercheurs se sont en effet penchés sur ce qui compose exactement cette odeur. Plastiques, cuirs, tissus, l’odeur dégagée par les différents matériaux est plus forte durant les premiers mois de vie d’une voiture mais les composés chimiques continuent de se diffuser dans l’air durant des années, et ce bien après que notre odorat se soit habitué à cette senteur particulière. Et alors qu’on parle de plus en plus de pollution de l’air intérieur, dans les maisons ou les bureaux, on oublie souvent de préciser que le taux de concentration de produits chimiques dans l’air est bien plus élevé à l’intérieur d’une voiture que dans n’importe quel logement.

Mais concrètement, que trouve-t-on dans un habitacle de voiture ? Oh, rien de bien grave. Rien de bien grave ? Tout dépend de quel côté on se situe… Brome et antimoine, pour commencer, entrent tous deux dans la composition de retardateurs de flamme. Mercure pour les polymères, arsenic pour les traitement des tissus, chrome pour le tannage des cuirs chlore, plomb et phtalates pour le PVC viennent ensuite compléter la liste. La migraine me reprend.

Bien sûr, on ne trouve pas ces composés que dans les habitacles de voitures, et certains d’entre eux, utilisés pour fabriquer les jouets destinés aux enfants par exemple, ont déjà fait parler d’eux par le passé car soupçonnés d’entraîner des malformations, des troubles hormonaux et des cancers. Et dans le cas de la voiture, un autre problème majeur se pose : celui du soleil. Prenons l’exemple du brome ; exposé à la chaleur, le brome utilisé comme retardateur de flamme se scinde alors en deux autres éléments bien plus dangereux séparés que réunis.

Votre habitacle vous empoisonne-t-il ?

Alors quoi ? Les constructeurs automobiles se seraient-ils passé le mot, bien décidés à nous empoisonner lentement ? Non, d’après les tests menés par l’équipe de l’Ecology Center qui a passé au crible des dizaines de véhicules de 2008 et 2009, recherchant pas moins de 11 composés chimiques potentiellement dangereux dans chacune des automobiles concernées. Très préoccupant, moyennement préoccupant ou peu préoccupant, qui sont les grands gagnants au classement de la chimie toxique ?

Chez Toyota, tout va bien du côté de la Prius, qui se classe parmi les meilleurs avec un score de 0,8 sur 5. On évitera cependant la Scion xB (groupe Toyota également), qui termine bon dernier. Chez BMW, on aime également le paradoxe, car si l’intérieur de la M5 se révèle inoffensif, la 128i, elle, dégage bien trop de chlore, de brome et de chlore. Les véritables gagnants du test sont Ford et Volvo, qui ont fait de la sécurité de leurs intérieurs une priorité. Les 27 Ford testées ont en effet été classées moyennement préoccupantes, et si aucune des Volvo examinées n’est hautement préoccupante, 14 d’entre elles sont jugées peu préoccupantes.

D’accord, tout ceci est très bien, mais je fais quoi moi, si je n’ai pas les moyens de remplacer ma voiture alors que celle-ci apparaît comme dangereuse pour ma santé ? Trois choses, principalement. Premièrement, je nettoie, beaucoup de ces composés toxiques se déplaçant principalement via la poussière. Ensuite, j’évite le soleil, et par extension la chaleur. Je me gare à l’ombre, j’use et abuse des pare-soleil et j’ouvre mes fenêtres pour éviter la surchauffe. Dernière action bénéfique pour ma santé, je change mon filtre d’habitacle et je le remplace par un filtre à charbon, plus efficace (mais plus cher).

Et si le sujet vous inquiète, peut-être serez-vous intéressés par le site healthystuff.org, qui dresse un panorama des pires marques et modèles en termes de santé. Quelque chose me dit que vous ne verrez plus votre Audi TT du même œil…

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